Voilà un dicton cher à nos grands-mères. Mais comme elles disaient par ailleurs beaucoup de conneries : “Louche pas, si y’a un courant d’air, tu vas rester comme ça” (spoiler alert : on a essayé, c’est faux), on s’est méfiées et on a investigué. Voici le résultat d’une enquête digne de Bernard de la Villardière (au minimum).
Il y a quelques jours, Sandra (50% du point golri) a été invitée par TV5 Monde pour faire la promo de notre super bouquin (vous en a-t-on déjà parlé ? Ça s’intitule “Faites l’humour dès le premier soir” et c’est chez First Editions) sur le plateau de l'émission “7 jours sur la planète” (cliquez ICI pour revoir toute l’intelligence qui émane d’un si petit corps).
Le principe de cette émission est assez simple : balayer en quelques minutes l’actualité mondiale. A l’issue du second reportage (sur la guerre et la famine au Soudan), Sandra commence à se demander comment elle va pouvoir parler d’humour et faire montre de sa joyeuse et légendaire répartie face à toutes les horreurs du monde. Ce qu’elle ne sait pas encore, à ce stade de l’émission, c’est que vont suivre : la sécheresse en Europe, le méga feu au Québec, les violences à Mayotte,…
Saurez-vous reconnaître Sandra Colombo sur cette image ?
C’est vrai mais n’est-ce pas justement parce que l’humour est futile qu’il est utile ? C’est même pour ça qu’il fait du bien. Il apporte un peu de légèreté dans un monde de brutes. Alors certes, Sandra ne sauvera ni les Soudanais ni les Ukrainiens, elle n’éteindra pas le premier méga feu de l’année et ne résoudra pas le dilemme “doit-on dire Chocolatine ou Pain au chocolat ?”, mais elle peut peut-être s’éviter (et elle l’espère, éviter à ses concitoyens) de sombrer dans une dépression avec quelques traits d’humour.
C’est vrai que, quand on regarde la réalité en face, on va tous mourir (peut-être qu’en plus les ours polaires mourront avant nous),... on peut donc légitimement se dire que foutu pour foutu, mieux vaut prendre les choses avec humour.
Manuel Lapert (y'en a pas deux).
L’humour devient alors un refuge face à un monde qui tangue et menace de basculer. Rire pour ne pas avoir peur. C’est ce que nous explique Jawad Mejjad, sociologue : “Le rire, quand il éclate, signifie que quelque chose est mort, qu’on en prend acte, et que néanmoins il y a de la joie parce que autre chose est en gestation : de cette mort naîtra du nouveau. Le rire apparaît alors comme une réaction instinctive contre la mort : vivre coûte que coûte, survivre malgré tout. Le rire serait alors un vitalisme. Ce quelque chose qui fait qu'il y a de la vie, qui est en arrière plan de l'existence et qui se manifeste pour que les choses perdurent.”
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